janvier 2009
  • P2h dans la

    P2h dans la "cage" entre les griffes de Pablo Carreno-Busta

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Lundi 19 janvier - À audace, audace et demi...

Date de l'événement : 19/01/2009

Publié le : 03/07/2014



Le match du jour contre Pablo Carreno-Busta (N°14) a tenu toutes ses promesses. Et le joueur espagnol, demi-finaliste de l’Orange Bowl -16 en 2007 et lauréat de nombreux tournois majeurs en Europe cet été, a du s’employer dare-dare par une chaleur caniculaire (37°) pour venir à bout ce lundi midi d’un Pierre-Hugues au meilleur de son tennis.

 

En signant une victoire convaincante 7/5 6/4 en un peu plus d’1h30, le joueur originaire de Gijon dans les Asturies et qui s'entraîne au Centre national espagnol (équivalent de l'INSEP) près de Barcelone inflige du même coup une défaite cruelle à notre malheureux P2h, qui ne méritait peut-être pas, au vu de la performance fournie aujourd’hui, d’être sorti si tôt du tournoi.

Mais l’expérience, une fois de plus, a parlé.

Carreno-Busta, conscient sans doute du péril encouru à laisser Pierre-Hugues venir le premier au filet, a pris tous les risques, décousu le jeu et sans cesse forcé le destin dès l’entame de l’échange. Pour preuve, les 4 aces qu’il aligna, face à un adversaire pourtant très vigilant, pour effacer, dès le 1er jeu du match, une balle de 0/30, une balle de 15/40, une balle de 30/40 et 2 points plus tard une balle de break.

Ça démarrait sur les chapeaux de roue et ça a continué de se rendre ainsi très violemment coup pour coup dans la manche initiale jusqu’à ce que Ügi, qui n’avait concédé jusque-là aucune balle de jeu sur son service, ne craque, subitement très fébrile, sous la pression en lâchant son service blanc à 6/5 contre lui, sans vraiment prendre sa chance et "rentrer dedans" comme il aurait fallu.

Là résidait sans doute la clef du match, dans la capacité de chacun à jouer "out of control" pour voir justement qui des 2 dans cette situation se sentait le plus à l’aise, ou plus précisément "le moins mal à l’aise".

Et, à ce jeu-là, c’est clairement l’espagnol qui a gagné, même dans le second set, où il semblait commencer pourtant de donner de sérieux signes de faiblesse.

Des risques énormes pris sur la seconde qui se traduisirent par 3 ou 4 doubles fautes, une tendance à se tendre davantage musculairement qui provoqua quelques fautes inhabituelles, les indices n’étaient pas si évidents, mais la fatigue côté adverse commençait à se faire sentir et l’œil aiguisé de P2h aurait pu repérer ces menus frémissements, pour y "faire son nid", accentuer à son tour la pression, débrider le jeu et y voir un espoir de disputer un 3ème set, avec la perspective de pouvoir amener ainsi le match dans cette ultime manche sur un autre terrain, celui de la résistance physique et mentale.

Car, depuis quelques mois, il ne s’en rend pas très bien compte encore, mais, du fait de la filière énergétique ultra-économique qu’il a dans des cadences de jeu malgré tout très rapides, P2h est souvent le plus frais des 2 au 3ème, même lorsqu’il joue des décathloniens qui, de toute évidence, possèderaient sur le stade des qualités athlétiques bien supérieures aux siennes.

Les cieux semblaient plus cléments, mais, malgré cela, le jeune homme eut du mal à croire en son étoile. Il fut à la fois un peu timide, maladroit et malchanceux.
Il ne concrétisa pas d’abord, avec notamment 2 funestes doubles fautes, les 2 balles de 3/1 qu’il eut à 40/15 sur son service au 2nd.

Et, comme toujours dans ces cas-là, retournement de situation, 2 jeux plus tard, le sort lui joua un tour pendable…

Alors qu’à 3 partout, il menait 0/30, et reprenait manifestement prise sur le match, il reçut malencontreusement, fait rarissime, le 2ème service faute et très appuyé de Carreno en plein dans les "coucougnettes", et en resta quelques minutes le bas ventre douloureux et les jambes coupés.

Il commit surtout à ce moment-là l’erreur de reprendre le jeu trop vite, au lieu de demander un "medical break" tout à fait justifié.
Opportunité que l’espagnol saisit pour lui coller, sans aucune pitié, 4 services gagnants. Et finalement, après 2 ou 3 autres occasions exploitées de la sorte de façon un peu trop timorée, c’est l’espagnol qui, un peu contre le court du set, se fit plus pressant, avec notamment 2 retours-volée décisifs, pour "chiper" le service de Pierre-Hugues aux avantages sur le dernier jeu et finir 6/4.

Les statistiques, du reste, ne mentent pas sur les réalités de ce match. Pablo Carreno-Busta a bel et bien été chercher sa victoire.

20 "winners" contre seulement 14 à Pierre-Hugues ; 49 points remportés dès la 1ère frappe de balle, service ou retour, contre 36 à Pierre-Hugues ; 71% de 1ers services dans le 1er, 58% dans le 2nd, contre 52% et 41% à Pierre-Hugues : tous les principaux indicateurs montrent que l’espagnol a un peu plus fait le jeu, un peu plus pris sa chance, un peu plus mené les débats.

Il a provoqué sa réussite, même si, encore une fois, celle-ci ne tenait qu’à un fil, celui "à retordre" que, malgré l’énorme qualité de sa prestation, Pierre-Hugues ne lui a sans doute pas assez "donné".

Toujours davantage durcir le jeu, pour à chaque fois un peu plus jongler avec ses propres nerfs et surtout ceux de l’adversaire, là est sans doute une des principales pistes à explorer demain, pour Pierre-Hugues et pour la concurrence.

En attendant, aujourd’hui, l’audace, contrairement à hier, était un chouia plus présente de l’autre côté du filet, et c’est sûrement ce qui a fait la petite différence...

Cette fois-ci, le perdant se consolera en allant méditer là-dessus à la plage, avec peut-être Gianni Mina lui aussi éliminé aujourd’hui, pendant que les "forçats rescapés", Adrien Puget et Julien Obry, bronzeront sur le court en faisant, on leur souhaite, griller encore un peu plus à petit feu leurs adversaires.

Açie aie aie que calor !


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