juillet 2009
  • photo source ITF Susan Mullane

    photo source ITF Susan Mullane

  • Complices de part et d'autre du Rhin...

    Complices de part et d'autre du Rhin...

  • les 4 finalistes en action (photos courtesy of Rowland Charles Goodman)

    les 4 finalistes en action (photos courtesy of Rowland Charles Goodman)

  • Julien Obry

    Julien Obry

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Un titre en Grand Chelem pour Ügi - Dimanche 5 juillet - Ils l'ont fait !

Date de l'événement : 05/07/2009

Publié le : 29/04/2014



Pierre-Hugues Herbert et Kevin Krawietz ont remporté le double Junior de Wimbledon en triomphant en finale 6/7 6/2 12/10 d'une équipe exclusivement tricolore composée de Julien Obry et d'Adrien Puget. C'est un succès pour la France qui était là, dans cette finale, tout de même assurée d'obtenir un titre, malgré les 2 défaites, hier samedi et aujourd'hui dimanche, de Kristina Mladenovic en finale du simple et du double jeunes filles.
Pierre-Hugues et Kevin ont ainsi définitivement inscrit leur nom sur les tablettes de ce tournoi mythique, sur le "Roll of Honour", le tableau d'honneur des vainqueurs dont plusieurs versions sont placardées aux quatre coins du stade.
         
Cela ne vaut pas bien sûr le 6ème sacre de "Rodgeur" chez les Messieurs et son 15ème titre en Grand Chelem, mais, pour les deux garçons, c'est un début prometteur dans un tournoi de ce registre, et pour Pierre-Hugues, il faut bien le dire, un merveilleux retour aux sources... Celui du double... Ce, par quoi, en quelque sorte, tout a commencé...
Victoire à 13 ans en 2004 aux "Petits Princes" à Annecy, victoire à Maia au Portugal dans un tournoi -14 (TE 1ère cat) en 2005, victoire à Budapest en 2006 en -16 ans (TE 2e cat.), victoire à Leuggern en 2007 dans un ITF Junior Grade 5...
Demi-finales ou finales à la Coupe de France 15 ans, à la "Banana Bowl", à l'Orange Bowl -16 et -18, etc., etc.
Sur le circuit international et dans les rendez-vous majeurs, c'est en double que P2h a pu pour la 1ère fois soulever le trophée ou bien collectionner les places d'honneur...
C'est longtemps en double aussi et surtout qu'il a réussi à se refaire une santé, à l'époque des vaches maigres notamment, celle où, à 14 ou 15 ans, il alignait en simple les déconvenues les plus cuisantes.
Oui, c'est en double qu'il a réussi à faire durer le plaisir et le temps de sa formation sur le lieu des tournois, croisant le fer et l'emportant souvent dans sa catégorie contre quelques unes des meilleures raquettes du globe.
Quelle merveilleuse école que le double ! Et quelle chance d'avoir pu en disputer autant déjà dans les compétitions internationales -14, -16, -18 !
Depuis 3 ans chez les juniors, un bilan de 64 matches gagnés contre 35 défaites avec 23 partenaires différents, pour 3 titres, 5 finales et 7 demi-finales, avec à prendre en compte évidemment aussi le fait que, les 2 semaines qui ont précédé le Grand Chelem londonien, Pierre-Hugues s'était imposé sur gazon à Halle (avec Krawietz) et avait atteint la finale à Roehampton (avec Poplavskyy)... Ce succès à Wimbledon est donc tout sauf le fruit du hasard. Il récompense des années d'apprentissage et c'est le plus bel hommage que le jeune homme pouvait rendre à ce jour à la discipline.

Et la victoire est d'autant plus belle et symbolique qu'elle a été ici obtenue en association avec un joueur d'outre-Rhin, là où Pierre-Hugues poursuit sa scolarité depuis le plus jeune âge. Deux français d'un côté donc, un allemand de l'autre, Ügi était en bonne compagnie et en pays de connaissance. Il ne pouvait que faire honneur à son drapeau, tout comme à celui de nos voisins et désormais amis allemands. Autrement dit, c'était pour lui la finale rêvée et aussi peut-être écrit quelque part qu'il fallait qu'il la remporte... 
Mais revenons au match. Comme la veille en demi-finale contre Boluda/Souto, ou contre Georgoudas/Vasilevski pour leurs adversaires, la victoire n'a tenu qu'à un fil.
Même si l'équipe Herbert/Krawietz s'impose avec une avantage de 12pts à la marque finale (138pts comptabilisés contre 126), et un total de 72 coups gagnants contre 49, ainsi qu'un plus grand nombre d'occasions de break (4 converties sur 11 pour les franco-allemands contre une sur 6 pour le duo 100% tricolore), il aura fallu clairement un coup de pouce du destin pour que la balance penche d'un côté plutôt que de l'autre.
Il y eut comme toujours dans ce genre de match de très nombreux rebondissements. La première manche, gagnée très nettement 7/3 au tie-break par Obry/Puget, aurait dû d'ailleurs très logiquement tomber dans l'escarcelle de Kevin et Pierre-Hugues, si le second nommé n'avait connu une subite et fatale baisse de régime au service, pour finalement lâcher sa mise en jeu (la seule fois du match) à 5/3 en sa faveur, après que Puget ait lâché (à froid) la sienne dès l'entame de la partie.
Au second, avec notamment 7 doubles fautes, Adrien et Julien marquèrent le pas, concédant par 2 fois le break, pour voir leurs vis-à-vis du TC Strasbourg s'envoler au score et conclure le set 6/2 en 34 minutes (le 1er set en ayant lui duré 41).
       
Au 3ème en revanche, la lutte reprit d'aussi belle et le combat fut aussi âpre qu'indécis. Les 2 pensionnaires de l'INSEP colmatèrent les brèches et, très soudés comme ils en ont l'habitude, firent de nouveau bloc pour faire trembler leurs opposants, Obry notamment multipliant les prouesses en retour et à la volée. Chacun eut ainsi tour à tour sa chance sur service adverse. Mais P2H et "Krawinkel", comme le surnomment ses copains allemands, restèrent très solides sur leur mise en jeu, sauvant quand même 5 balles de break, avant de finalement concrétiser leur 3ème balle de match sur une ultime et malheureuse double faute d'Adrien Puget.
12/10 à la belle... Il aura fallu donc 1h26 d'un coude à coude très serré pour que les 2 équipes se départagent enfin dans ce set, après 2h41 de jeu total, et que la victoire choisisse son camp au terme d'un affrontement de toute beauté, disputé qui plus est dans un excellent esprit sportif.
Ce qui a suivi, par contre, tient vraiment du conte de fée... Les conférences de presse... La séance photo sur le toit du central... Et puis surtout l'honneur pour les 4 finalistes d'être invités au "Champions' Dinner" en compagnie de tous les illustres membres du "All England Lawn Tennis Club".
Passage donc d'abord chez le tailleur pour que chacun, l'invité et son "guest" (le papa-coach ici en l'occurrence), se fasse prêter une tenue de soirée : smoking pour ces messieurs, et robe longue pour ces dames. Puis, voiture de courtoisie et 45mn de trajet pour se faire véhiculer à l'Hôtel Intercontinental qui se situe London intra-muros.

Là-bas, verre de champagne à l'apéro avec debout juste à côté de vous, Rod Laver, Vijay Armitraj, et bien d'autres légendes du tennis. Repas gastronomique derrière, en attendant, pour le dessert, le clou du spectacle, le toast porté à sa majesté la Reine Elisabeth, la lecture du palmarès 2009 (on se lève et on est applaudi quand on vous cite), et l'arrivée des 2 champions de Wimbledon 2009, Roger Federer et Serena Williams.
Mais ce n'est pas fini. L'apothéose de la soirée restait encore à venir pour Kevin et Pierre-Hugues, puisqu'avant d'aller faire dodo, because réveil aux aurores pour retour express par le premier vol du matin back home, ils eurent la joie de monter sur l'estrade et de faire une photo avec Mr.Federer en personne pour immortaliser l'événement. La preuve en image ici pour ceux qui ne voudraient pas nous croire...

Vous êtes sûr, vous, qu'après ça Ügi va vraiment réussir à redescendre sur terre ? Pas évident !

les tableaux sur le site de Wimbledon avec les stats des matches
simple garçons

simple filles
double garçons 

l'article des "Dernières Nouvelles d'Alsace"
    l
'interview de P2h sur le site FFT dédié à Wimbledon