janvier 2009
  • Mark Verryth

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Mardi 27 janvier - Finement joué, Mr Verryth !

Date de l'événement : 27/01/2009

Publié le : 28/04/2014



Dimanche et lundi, avec les victoires de Puget et Obry en simple et en double, les garçons français ont été reçus 5 sur 5 à l’examen du 1er tour. Ce mardi, pour le 2nd tour, ils n’ont pas démérité, mais devront se contenter seulement d’un 4 sur 5.

 

La faute à qui ? Pas la faute à Kiki (Kristina Mladenovic), qui, elle, a gagné son simple et son double aujourd’hui chez les jeunes filles. Non, la faute à Ügi, qui concède la seule défaite tricolore de la journée en n’ayant pas réussi à torpiller le géant australien Mark Verryth.

Julien (Obry) en effet, tête de série N°5, a confirmé son succès en finale de Traralgon en gagnant de nouveau contre l’italien Frederico Gaïo, tandis qu’Adrien (Puget), tête de série N°7, a fait valoir son statut de favori sur le papier en triomphant en 3 manches d’Henri (Laaksonen), apparemment blessé, puisqu’il a ensuite déclaré forfait pour le double (ce qui ne fera pas regretter à Pierre-Hugues qu’il lui ait fait faux bond pour ce 3ème tournoi, lui préférant ici à l’Australian Open la compagnie du suédois Berta).

Bon ! Cela dit, venons-en à présent au match du "champion", qui s’incline au 2nd tour 7/6 6/4 contre Mark Verryth, (N°89), mais ancien N°23 (au 1er janvier 2008), en fait l’un des meilleurs joueurs australiens, beaucoup moins investi cependant aujourd’hui sur le circuit Junior qu’il ne l’est sur les Futures.

Que dire donc de cette défaite ? D’abord, qu’il y a des jours comme ça, une fois n’est pas coutume, où l’on fait un pronostic et où les choses se passent à peu de choses près comme on l’avait prévu (la victoire en moins peut-être !!!).

On avait en effet annoncé de la castagne et on a été servi. On avait prédit une opposition de style, des chances partagées et la réalité a aujourd’hui confirmé ces prévisions.

Sur le court N°7, il aurait été intéressant en tout cas de pouvoir chronométrer la vitesse du service et surtout du coup droit adverse, vu ce que P2h s’est pris dans les gencives en ce début d’après-midi…

« Pouce ! Frapper n’est pas jouer Monsieur l’arbitre ! » Ügi, vu la tête qu’il faisait sur le terrain, aurait sans doute préféré se la faire "mini-tennis dans les carrés de service" contre le kangourou maous-costaud, mais ce dernier ne l’entendait pas de cette oreille, et la fureur dans laquelle il était après Pierre-Hugues à l’issue du match, lui reprochant d’avoir demandé un "medical break" pour le déconcentrer avant son ultime jeu de service (gagné à 40/15 avec 4 coups gagnants), en dit long sur l’intensité de sa motivation.

Est-ce à dire que P2h ne pouvait pas gagner. Bien sûr que non. Il pouvait gagner aujourd’hui, et il avait surtout, au vu de ce qu’il démontre actuellement raquette en main, largement les moyens de gagner le tournoi. Seulement, il a subi dans ce match-là encore une fois la loi d’un joueur plus adulte, plus mûr que lui, à la fois moralement et physiquement, qui lui a montré que "frapper" non seulement c’est bel et bien "jouer", mais ça peut être aussi jouer "intelligemment", pour ne pas dire "finement".

Mark Verryth n’a pas le choix ; il le sait bien. Avec le gabarit et la technique qu’il a, il ne peut pas se permettre de faire de la dentelle, surtout contre des joueurs ultra-rapides comme Pierre-Hugues. Federer l’a magistralement prouvé à Del Potro hier.

Comme l’a fait le grand Roger sur le "Rod Laver Arena" en night session qui, vif comme l’éclair, a dérouillé 6/4 6/0 6/0 le grand argentin, il fallait à Pierre-Hugues attaquer le premier, prendre des risques, y aller "à fond les manettes", pour faire "sauter le verrou du jeu de Verryth". Il fallait faire systématiquement sans doute service-volée et prendre sa chance en tentant le coup gagnant à la moindre occasion. Il fallait oser du début jusqu’à la fin et ne pas montrer, par exemple, à 30/0 sur son service dans le 2ème jeu du match, après avoir fait le break d’entrée, les quelques petites hésitations fatales qui ont mis en confiance son adversaire…

N’est-ce pas Sébastien Loeb, qui avait à peu de choses près répondu, interrogé qu’il était il y a quelques années sur les risques qu’il avait pris en allant gagner toutes les dernières spéciales du Rallye de Monte-Carlo, alors qu’il disposait, 2 ou 3 jours avant la fin de la course, d’une très très confortable avance et qu’il aurait donc pu assurer : « Vous savez, quand je lève le pied, c’est là que je prends des risques, c’est là que je subis la route, c’est là que je suis en danger. Alors si je veux contrôler, faut que j’attaque, et que j’attaque encore. Et c’est ce que j’ai fait, comme d’habitude… »

Y’a de quoi en prendre de la graine… plutôt que de continuer de jouer des matches un pied sur le frein, un pied sur l’accélérateur. Et quand on est groggy à la sortie d’un très bref et violent échange, après s’être pris un ace à plus de 200km/h, ou s’être fait troué par un énième monstrueux coup droit gagnant sur la ligne, il faut savoir, à l’image des descendeurs qui visualisent le parcours avant de dévaler la pente, se programmer dans l’entrejeu pour y aller patiemment et avec conviction "tout schuss" un point de plus, sans se soucier de ce qu’il en adviendra vraiment derrière, histoire simplement de continuer de faire pression sur l’adversaire et de voir à un moment ou un autre, pourquoi pas, la réussite nous sourire.

Alors, 6/7 4/6 contre un des favoris de l’Australian Open Junior, qui vient d’infliger le même traitement au tour précédent à la tête de série N°3, le croate Marin Draganja, le verre était-il à moitié vide, ou à moitié plein ? Eh bien, on dira qu’il était bien rempli, même si on aurait pu souhaiter qu’il le soit à ras bord…

Cette défaite en simple est honorable et logique d’une certaine manière. Elle montre les limites actuelles du jeu, et surtout du mental de Pierre-Hugues, qui doit encore s’endurcir un peu, pour être plus conquérant et capable de trouver la solution dans ce genre de confrontation, qui préfigure clairement de la férocité à venir des affrontements dans le tennis pro senior.

Le jeune homme a franchi un pas de plus et il est en pleine forme physique. Il enchaîne les matches et les entraînements à un niveau de jeu extrêmement élevé et ce, avec une aisance déconcertante.

Et puis, avec son partenaire allemand Marko Krickovic, il accède quand même, après leur victoire d’hier 6/3 6/1 contre les petits "aussies" Jack Schipanski et Luke Saville, à un quart-de-finale de Grand Chelem. Et ça se fêtera vraisemblablement en milieu d’après-midi sur le show court N°2 avec des records de température annoncés (41°) contre la paire russo-japonaise Biryukov/Uchiyama, 2 joueurs qui sont toujours en course dans le tableau de simple.

Allez, c’est pas fini. La vie continue les petits amis.