juin 2009
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Mercredi 17 juin - Ügi qui rit, Kiki qui pleure...

Date de l'événement : 17/06/2009

Publié le : 29/04/2014



Kristina Mladenovic a bouclé ses valises. L'actuelle N°1 mondiale et tenante du titre à Halle est rentrée sur Paris la mort dans l'âme, terrassée par l'entorse qu'elle s'est donnée hier lors de son 1er tour face à la néerlandaise Demi Schuurs.

 

Kiki, pour les intimes, a été victime de la moquette des courts indoor du "Gerry Weber Sportpark", un type de revêtement qu'elle ne connaît pratiquement pas (redoutables à ce niveau, il faut le savoir, les changements de surface pour les articulations avec des joueurs qui sont de véritables mécaniques de précision !). La jeune française de 16 ans s'est faite surprendre dès les 1ers jeux du match face à sa modeste adversaire, et a quand même eu le courage de terminer son match, pour l'emporter finalement contre une joueuse seulement classée N°194 mondiale.
Mais sa victoire fut inutile. Après examen de la blessure et un essai ce matin sur le court, décision fut prise de ne pas prendre plus de risques, de se retirer du tournoi, et de rentrer aussitôt à Roland Garros pour se faire soigner et se remettre sur pied au plus vite en prévision de Wimbledon.
Kiki était effondrée au bord du Court N°1 et pleurait d'ailleurs encore à chaudes larmes juste après son échauffement, quand Pierre-Hugues est entré sur le court et a commencé son match contre Kevin Krawietz. Ça faisait peine à voir et ça tranchait vraiment par rapport à l'ambiance qui régnait sur le même terrain lors de leur entraînement commun 2 jours auparavant.
Est-ce ce qui a refroidi Ügi en début de partie face à un Krawietz pourtant très hésitant sur le gazon de son pays natal. Pas impossible !

Toujours est-il que, suite à cela, la tête de série N°1 et actuel N°24 mondial laissa échapper par distraction, il n'y a pas d'autre mot, une première manche qui lui semblait gentiment promise, vu ses sensations à lui, et surtout le peu d'aisance de son adversaire à se déplacer sur l'herbe rase du Central bis du "Gerry Weber Stadion".
Breaké bêtement à 4/4, il cria bizarrement de dépit à la fin du jeu suivant, "Je me fais voler ce set", en regagnant sa chaise, après avoir raté un dernier retour de revers, et gaspillé 2 balles de 5 partout 4 points plus tôt...
Dès lors, le reste, à 6/4 pour Kevin Krawietz, allait donc être effectivement beaucoup plus compliqué. P2h se donna d'ailleurs un handicap supplémentaire en se faisant chiper sa mise en jeu d'entrée au second. Mais il est dit que le garçon a de la ressource, et qu'il aime les défis. C'est donc précisément le moment qu'il choisit pour entamer un aussi irrésistible qu'improbable come-back. Il enchaîna comme à la parade 2 breaks consécutifs pour mener 4/1, et déroula tranquillement derrière pour boucler le set dans la foulée 6/3.
Unlimited P2h...

Krawietz, un peu sonné tout de même, ne lâcha pas prise pour autant à l'entame du 3ème. Il resserra les boulons au fur et à mesure que la qualité de jeu augmentait. Et après avoir écarté 2 balles de break dans un 1er jeu à rallonge (16mn), il ne connut qu'une très chaude alerte à 4 partout, puisqu'il fut mené 0/40 sur son service. Devant un Pierre-Hugues, un petit peu trop timoré dans ces circonstances-là comme à son habitude, il réussit à se sortir de ce mauvais pas pour emmener son opposant à la limite du jeu décisif, dans une manche où le mieux classé des 2, bien que souvent menacé, n'avait jusque là concédé aucune balle de jeu sur son engagement.
Et le tie-break commença dans ce qu'on peut considérer rétrospectivement comme un petit chef d'oeuvre de match sur gazon. Krawietz "mini-breaka" le premier pour se détacher 3/1, mais Pierre-Hugues revint à hauteur pour mener 4/3 service à suivre pour le joueur allemand, qui tint bon pour mener 5/4, service P2h. Et là, un petit miracle se produisit. Dans un point mal engagé, le passing de coup droit long de ligne semblait devoir faire la différence, mais Ügi déploya ses grands abatis, et nous gratifia d'une volée de revers en extension avec effet rétro qui revint dans son camp, avant de remporter ensuite 2 autres points anecdotiques pour conclure 7/5 ce tie-break, et renvoyer aux vestiaires 4/6 6/3 7/6 son copain du TCS Krawietz, un peu écoeuré...
Ügi qui rit, Kiki qui pleure. Ainsi va la vie sur le circuit...  
Ah oui, j'oubliais. On a eu le bonjour d'Alfred aujourd'hui...